La semaine dernière, au milieu du dispositif présenté pour sortir par le haut du Grand débat et de la crise des Gilets jaunes, le Gouvernement a annoncé pour juillet une loi sur la Bioéthique. Celle-ci ouvrirait la PMA aux femmes seules ou en couples.
Cette question intime est extraordinairement délicate. Loin de juger des personnes ou des situations, il s’agit ici de s’interroger sur différents aspects de l’ouverture PMA, sur la portée d’une telle loi et sur son opportunité aujourd’hui.
Le Président de la République avait assuré vouloir ouvrir la PMA s’il y avait un consensus. Or, les États généraux de la bioéthique ont démontré que ce consensus n’existait pas. Pas plus qu’il n’existe au sein du Comité national d’éthique (CCNE) qui tout en affirmant une position favorable, l’a clairement rappelé : « Ce sujet […] ne fait pas consensus, même au sein du CCNE. » (1) Parmi les risques : la fragilisation du principe de non-commercialisation des éléments du corps humain en raison de la pénurie de gamètes déjà sensible. À cette absence de consensus, s’ajoute la question du calendrier. Est-ce le moment de remettre la loi bioéthique sur l’établi alors qu’une crise sociale de grande ampleur bat son plein dans le pays ?